Acide hyaluronique : efficacité identique aux oestrogènes locaux au cours du SGUM

Résumé

Il s’agit d’un essai pilote randomisé. Les femmes atteintes du syndrome génito-urinaire de la ménopause SGUM ont été randomisées pour recevoir soit un ovule vaginal HLA soit une crème vaginale à base d’oestradiol 2 fois par semaine pendant 12 semaines. Le critère d’évaluation principal était le score d’un questionnaire sur les symptômes vulvo-vaginaux (QSV).

Les critères d’évaluation secondaires étaient les suivants :

• l’indice de fonction sexuelle féminine (IFSF),
• l’indice des symptômes vaginaux (ISV),
• l’échelle visuelle analogique (EVA) pour la dyspareunie, les démangeaisons vaginales et la sécheresse vaginale,
• l’impression globale d’amélioration de la patiente (IGA),
• l’indice de maturation vaginale et le pH vaginal.

Quarante-neuf femmes ont été randomisées et 45 participantes (œstrogène vaginal = 23, HLA vaginal = 22) ont fourni des données à la semaine 12. Les caractéristiques initiales étaient similaires dans les deux groupes. Sur le QSV aucune différence n’a été observée dans les scores globaux entre les groupes HLA et œstrogène vaginal à 12 semaines ( P = 0,81). Une amélioration a été observée dans les deux groupes de traitement sur le QSV après 12 semaines.

Les scores EVA, ISV, IFSF et le pH vaginal se sont améliorés au fil du temps ; cependant, aucune différence en terme d’amélioration n’a été observée entre les 2 bras de l’étude. Plus de 90 % des participantes ont noté une amélioration sur le IGA dans les deux groupes ( P = 0,61).

Aucun événement indésirable grave lié aux traitements n’est survenu.

Commentaire

Le Syndrome Génito-Urinaire de la Ménopause (SGUM) touche, selon les études entre 26 et 85 % des femmes ménopausées¹ avec un impact important sur la qualité de vie. Les oestrogènes locaux sont une réponse thérapeutique efficace mais parfois mal acceptée par les patientes.  Bien que de nombreuses études aient démontré l’innocuité du traitement oestrogénique local, beaucoup de femmes sont réticentes à recourir à ces médicaments. L’étude américaine vient confirmer que l’acide hyaluronique est une alternative efficace à l’oestrogénothérapie locale.

Il convient de rappeler que le traitement par oestrogènes locaux peut être parfois très mal toléré en cas d’atrophie vaginale importante (brûlures vaginales, tensions mammaires par passage systémique augmenté…). C’est la raison pour laquelle, une cure de 2 à 3 semaines d’acide hyaluronique par voie vaginale est recommandée avant le début de l’oestrogénothérapie locale surtout chez les femmes ménopausées sans traitement hormonal depuis plusieurs mois ou années.