Dépression du post-partum et microbiotes
Vaginal and rectal microbiome contribute to genital inflammation in chronic pelvic pain.
Jimenez N, Norton T, Diadala G, Bell E, Valenti M, Farland LV, Mahnert N, Herbst-KralovetzMM. BMC Med. 2024 Jul 8;22(1):283. doi: 10.1186/s12916-024-03500-1. PMID: 38972981;PMCID: PMC11229265.
Résumé
L’étude a concerné 3 groupes de patientes consultant pour des douleurs chroniques et/ou des résultats pathologiques : DPC et endométriose (DPC-Endo) (n = 35), DPC sans endométriose (n = 23) ou patientes sans DPC ni endométriose (témoins) (n = 15). Des prélèvements vaginaux, des prélèvements rectaux et des lavages cervico-vaginaux (LVC) ont été effectués lors d’une laparoscopie gynécologique chez ces patientes. Des analyses de sensibilité ont été réalisées sur la DPC avec la localisation de l’endométriose, le stade et les affections gynécologiques concomitantes (saignements utérins anormaux, fibromes).
Résultats : Des différences significatives ont été observées entre les participantes atteintes de DPC seule, de DPC-Endo et les témoins chirurgicaux en ce qui concerne l’indice de masse corporelle, l’origine ethnique, le diagnostic de kystes ovariens et le diagnostic de fibromes. Dans l’analyse du microbiome rectal, DPC seule et DPC-Endo présentaient une diversité alpha inférieure à celle des témoins, et les deux groupes DPC ont révélé un enrichissement en bactéries associées au syndrome du côlon irritable. DPC-Endo présentait une abondance accrue de Streptococcus anginosus vaginal et de Ruminococcus rectal. Les patientes atteintes de DPC et d’endométriome(s) présentaient une augmentation de Streptococcus vaginal, Lactobacillus et Prevotella par rapport aux autres sites d’endométriose. De plus, les saignements utérins anormaux étaient associés à une abondance accrue de bactéries associées à la vaginose bactérienne. Les profils immunoprotéomiques étaient distinctement regroupés par DPC seule et DPC-Endo par rapport aux témoins. DPC-Endo était enrichi en TNF⍺, MDC et IL-1⍺.
Conclusions : Les microbiomes vaginaux et rectaux se sont avérés différents entre les patientes atteintes de DPC seule et celles atteintes de DPC avec endométriose, ce qui pourrait s’avérer utile dans le cadre d’un traitement personnalisé des patientes atteintes de DPC et d’endométriose par rapport à celles présentant d’autres causes de DPC.
Commentaire
Les douleurs pelviennes chroniques (DPC) ont un impact négatif sur la qualité de vie des femmes. Les diverses options thérapeutiques (anti-inflammatoires non stéroïdiens, traitements hormonaux, antalgiques…) donnent des résultats souvent décevants.
Parmi les causes de DPC, l’endométriose est une des plus fréquentes. L’implication de la dysbiose intestinale a déjà été démontrée dans le syndrome du côlon irritable (SCI). Or une corrélation entre endométriose et SCI est évoquée dans plusieurs études1. L’hypothèse d’un rapport entre dysbioses et DPC méritait donc d’être vérifiée. L’étude américaine, non seulement confirme cette hypothèse, mais montre qu’il existe des profils microbiotiques vaginaux et rectaux différents selon le type de DPC, avec ou sans endométriose. De plus, des signatures immuno-protéomiques différentes au niveau cervico-vaginal ont été mises en évidence entre DPC endo+ et DPC endo -.
Deux biais mineurs sont néanmoins à noter dans l’étude de Jimenez et al :
Néanmoins, à la lumière de cette étude, plusieurs pistes thérapeutiques pourraient être évaluées :
Commentaire paru dans la Revue des microbiotes n°31