Nanoplastiques ingérés par la mère : impact sur le microbiote intestinal de la descendance

Résumé

Il s’agit d’une étude chez l’animal (souris) pour déterminer l’influence sur la descendance de nanoparticules plastiques (NP) ayant été ingérées par les souris-mères. Les NP (polystyrène et polypropylène) ont été ajoutées à la nourriture de souris pendant la gestation et l’allaitement. Il a été observé une prise de poids anormale (augmentation de la masse grasse corporelle) chez la progéniture jusqu’à l’âge de 6 semaines. Cette prise de poids est due, d’une part, à une altération de la composition lipidique du lait maternel, et d’autre part à une dysbiose intestinale avec :

• une différence de β-diversité entre groupe NP et groupe témoin
• une diminution significative de 2 espèces : Bifidobacterium pseudolongum (Actinobacterie) et Phocaeicola vulgatus (Bacteroidetes) dans le groupe NP
• une augmentation significative de l’espèce Harryflintia acetispora (Firmicutes) dans le groupe NP

Pour les auteurs, le profil du microbiote intestinal du groupe NP est un profil obésogène et donc,  une cause principale de la prise de poids de la progéniture.

Commentaire

La population des nouveaux-nés est une population très exposée aux NP en raison de l’utilisation de biberons en plastiques, de jouets, d’anneaux de dentition… Mais, cette étude montre un lien direct entre cette exposition in utero et pendant l’allaitement et le risque d’obésité via une dysbiose intestinale.

Une revue récente de la littérature¹ montre également que les NP affectent l’unité foeto-placentaire, les particules de plastiques pouvant traverser la barrière placentaire et exposer le fœtus à des composés chimiques contenus dans les plastiques avec un risque de déclenchement de réactions inflammatoires et d’un stress oxydatif. Cette même revue rapporte que les NP s’accumulent dans les testicules du fœtus avec une atteinte de la spermatogénèse et de la production de testostérone.

Ces études confirment (si cela était nécessaire…) que la dépollution plastique est une urgence face aux risques considérables sur la santé des populations et plus particulièrement des femmes enceintes et des nouveaux-nés.