Relation entre microbiote oral et diabète gestationnel : probablement mais…

Résumé

Cette étude vise à explorer  le microbiote buccal chez les femmes enceintes atteintes de diabète sucré gestationnel (DSG) et son association avec la parodontite.

L’étude a porté sur 80 femmes atteintes de diabète gestationnel (DG), réparties en deux groupes : parodontite (groupe PD, n = 40) et parodonte sain (groupe N, n = 40). Des échantillons de salive ont été prélevés pour le séquençage de l’ARNr 16S ciblant la région V3∼V4..

Des différences significatives dans la diversité α (augmentation significative dans le groupe PD) et la diversité β ont été observées entre le groupe PD et le groupe N.

Le groupe DG a montré une plus grande abondance de Bacteroidota , Fusobacteriota , Spirochaetota , Synergistota et Choroflexi par rapport au groupe N.

Spirochaetora et Tetraptera ont été identifiés comme les biomarqueurs taxonomiques du groupe PD.

Conclusions

Une corrélation significative a été observée entre la composition du microbiote buccal et la parodontite chez les femmes enceintes atteintes de diabète gestationnel. Spirochaetota et Tetraptera sont étroitement liés à la progression de la parodontite et pourraient servir de biomarqueurs pour un diagnostic précoce.

Commentaire

Depuis plusieurs années, des études ont fait le lien entre dysbiose du microbiote oral et évènements gravidiques indésirables, en particulier diabète gestationnel.

Cette étude conforte cette hypothèse.

Cependant, une étude australienne récente vient tempérer ces résultats¹. L’équipe australienne a étudié le microbiote oral de patientes enceintes avec un diabète de type 2 (DT2) pré-existant à la grossesse et des femmes enceintes normo-glycémiques (NG), en partant du concept que le DT2 est, en soi, un risque de complications gravidiques. Etonnamment, très peu de différences ont été observées entre les 2 groupes de femmes. Un des biais de cette étude pourrait être le traitement par metformine susceptible de modifier le microbiote oral.

Au total, le rapport entre microbiote oral et santé féminine demeure encore flou et très dépendant des populations étudiées et du type de prélèvements (salive, langue, plaque gingivale…).